À l’approche des fêtes, la Galerie Orenda propose une exposition ludique et facétieuse, poétique et fantastique, consacrée à la beauté et à l’expressivité du monde animal. Elle réunit, sous l’œil attentif de l’emblématique « chat maître d’hôtel » de Diego Giacometti, conçu en collaboration avec son frère Alberto, une dizaine d’artistes et créateurs du monde entier qui expriment allégrement leur créativité dans des domaines très divers : design, peinture, gravure, sculpture et décoration.
Une remarquable artiste chinoise, Chung-Hing, récemment distinguée par la mairie du sixième arrondissement de Paris, est à l’honneur. Elle avait peint magistralement Notre Dame ébranlée mais survivante après le tragique incendie d’avril 2019. Pour cette nouvelle exposition, inspirée par le thème du bestiaire, elle évoque, dans « l’esprit de l’aurore », la renaissance de l’édifice. Elle donne vie à ses effrayantes mais bienveillantes chimères dans une fresque colorée où elles apparaissent engagées dans un dialogue animé. Au sommet de la Cathédrale, surplombant les rues avoisinantes que l’on découvre en contrebas, elles s’interpellent joyeusement et semblent veiller sur Paris.
Sur le carton d’invitation, ces figures légendaires, célébrées par Victor Hugo, apparaissent couronnées par une frise de chats ébouriffés à l’affut dans le ciel nocturne. Fantaisie et grâce prévalent dans ce carnaval d’animaux drôles ou élégants, réinventés par l’imagination humaine. Karel Zlin, le maître tchèque, fait danser des chevaux graciles et amoureux. Franco Vasconi, grand futuriste italien, avec sa chevauchée fantastique et le poète amérindien N. Scott Momaday, avec l’esquisse d’un cheval sauvage, semblent faire écho à leur allégresse. La mythologie amérindienne s’invite avec deux autres éminents artistes contemporains. Harry Fonseca a peint des « tricksters », ces fripons divins qui jouent avec le destin des hommes, sous la forme de coyotes esquissant quelques pas de valse. Tony Abeyta réinvente la tradition du « ledger art » avec son « chat matador. »
Aux côtés de ces artistes de renom, deux jeunes créatrices, inspirées par le thème animalier, ont donné libre cours à leur imagination. Edith-Laure Rostkowski présente son tendre bestiaire, plein de fantaisie, avec des gravures au cutter, qu’elle compose d’un trait sûr sur fond noir : oiseaux, chats, ours, hippocampe. Laetitia Ribert, décoratrice, présente sa nouvelle collection textile en exclusivité « made in France » (coussins, pochettes), inspirée par un bestiaire multicolore : oiseaux, singes, papillons, éléphants, et même l’étrange dodo.
Un invité exceptionnel, le maestro toscan Giovanni Raspini, designer et joaillier, a envoyé pour l’événement des éléments de sa collection extravagante de créations animalières, y compris une sélection de ses récentes sculptures.