Une rétrospective au MUSEE DE LA SCULPTURE CONTEMPORAINE à ORONSKO (Pologne)
L’année 2023 marque le centenaire de la sculptrice polono-franco-italienne Maria Papa Rostkowska. Elle quitta sa Pologne natale en 1957 pour s’installer tout d’abord à Paris et ensuite en Italie à Pietrasanta à côté de Carrare. Toute sa vie elle se considéra comme « une Française de cœur ».
Elle est surtout connue pour ses sculptures en marbre et ses terres cuites qu’elle réalisa respectivement dans les ateliers des Marbreries Henraux à Pietrasanta (à côté de Carrare) et ceux de Tullio Mazzotti à Albisola sur la Côte Ligure.
Elle travailla le marbre, toujours en taille directe.
Le critique d’art Gualtieri di San Lazzaro écrivit à propos de son oeuvre :
C’est de ses mains que sont nées ces têtes et ces fleurs dans lesquelles se concrétisaient les deux grandes forces créatrices, la concentration et l’explosion : concentration de l’espace dans la matière, explosion de la matière dans l’espace.
Robert Lebel ajouta :
Le mot épanouissement est celui qui paraît convenir le mieux à la sculpture de Maria Papa…
Quant au poète André Verdet il écrivit :
Avec obstination et ferveur au long des années, Maria Papa a continué sans faillir et en silence, son beau métier de sculpteur/…/ L’artiste nous donne à contempler une œuvre rassurante, généreuse, éprise de culture et de civilisation…Les pierres et les marbres divers choisis par Maria Papa pour la taille amoureuse offrent à notre curiosité alléchée une plénitude de formes variées, formes accueillantes aux caresses de la lumière où l’ombre elle-même est alliée complice/…/ Beaucoup des sculptures de Maria Papa révèlent un aspect souverain…
Son oeuvre
Maria Papa Rostkowska créa quelques 300 sculptures dont une trentaine figurent aujourd’hui dans les collections publiques et muséales.
Ainsi ses sculptures se trouvent aujourd’hui notamment à
- l’Assemblée Nationale à Paris ;
- au Palais Présidentiel à Varsovie ;
- à l’Université de Milan ;
- dans le Parc International de Sculptures de Pietrasanta ;
- dans la cour d’honneur de la Bibliothèque Polonaise de Paris ;
- sur plusieurs bâtiments publics à Paris ;
- au Musée National de Pologne à Varsovie ;
- au Musée de l’Hospice Saint Roch ;
- au Musée d’Art et d’Histoire de Meudon ;
- au Musée Carnolès de Menton ;
- au Musée de la sculpture en plein air de Paris ;
- au Musée Despiau-Wlérick, au Musée de Nantes ;
- dans le parc de sculptures du Centre de la Sculpture Polonaise à Oronsko ;
- dans les collections de la Fondazione Henraux et de la Fondazione di Banca Intesa de Milan ;
- au Consulat Général de France à Houston (Texas)…
Sa carrière
En 1966, grâce aux recommandations de Jean Arp et de Lucio Fontana elle obtint le prestigieux Prix pour la Sculpture de la Fondation Copley. De son vivant elle participa à plus d’une centaine d’expositions personnelles ou collectives dont notamment les Salons parisiens.
Elle était représentée par la Galleria del Naviglio à Milan et la Galerie XXe Siècle à Paris.
Depuis son décès en 2008 des nombreuses expositions muséales individuelles ont permis de faire vivre son œuvre, dont notamment :
- au Centro Culturale Luigi Russo de Pietrasanta ;
- au Musée National de Pologne à Varsovie ;
- au Musée Chopin à Paris ;
- au Museo Arte Contamporanea Cascina Roma de Milan ;
- au Musée de l’Hospice Saint Roch d’Issoudun ;
- au Musée d’Art et d’Histoire de Meudon ;
- et à partir de 4 mars, afin de célébrer son centième anniversaire, au Musée de la Sculpture Contemporaine de Pologne à Oronsko sous le titre « La résonance haptique de la matière » avec comme commissaire l’historienne de l’art Marta Smolinska.
Des œuvres de Maria Papa furent aussi exposées dans des expositions collectives, notamment au Musée National de Pologne à Poznan, au Centre Culturel Italien à New York, au Chiostro San Agostino de Pietrasanta et au Musée d’Art Contemporain de Montgomery (Alabama).
Cortina Arte Edizioni de Milan, en collaboration avec Orenda Art International de Paris, publia en 2009 sous la direction de Luca Pietro Nicoletti un ouvrage intitulé « Maria Papa –Un destin européen » avec la collaboration de Milena Milani, de Joëlle Rostkowski et de Stefano Cortina.
En 2022 l’éditeur italien Silvana Editoriale publia l’ouvrage « Maria Papa Rostkowska et ses affinités artistiques avec Jean Arp, Emile Gilioli et Marino Marini », qui réunit des textes de Lydia Harambourg, Marianne Lombardi, Agnieszka Tarasiuk, Ewa Ziembinska, Nicolas Rostkowski…
La première grande rétrospective en France fut organisée au Musée de l’Hospice Saint Roch en 2020/21 sous le titre « Maria Papa Rostkowska – une sculptrice au cœur de la Nouvelle Ecole de Paris » avec Lydia Harambourg et Patrice Moreau comme commissaires.
Comme il ressort de cette exposition, et de celle qui l’a suivie au Musée d’Art et d’Histoire de Meudon, Maria Papa Rostkowska peut être considérée comme l’une des artistes majeures de ce courant artistique.
