Beaux-livres : “Paysômes” de Johanne Gicquel, le regard d’une ex-paysanne sur des hommes qui ont choisi la terre bretonne

Un livre d’images et de mots mêlés

Pour que vivent les fermes
Pour que vivent les campagnes
Pour que vivent les arts, les livres, la culture (pas qu’agricole)
Et leurs faisous

“Paysôme” est un livre qui s’inscrit dans un projet global, né de la volonté de témoigner de la vie des “faiseurs”, en l’occurrence des paysan.ne.s et agriculteur.trices, que Johanne Gicquel a été pendant 10 ans.

Amoureuse des livres, intéressée par la vie des champs, elle a voulu témoigner de l’agriculture quand elle était dans le métier. Elle a d’ailleurs eu des projets d’édition dès 2008, qui ont notamment avortés à cause de la crise.

Puis la vie s’est emballée. Travail, enfants, engagements… Johanne est sortie du métier, bousculée, un peu malgré elle en 2016.

Et l’idée d’un livre agricolo-artistique a réémergé progressivement. Elle constatait à la fois l’intérêt des gens pour les questions et enjeux agricoles, le bio, etc., et la méconnaissance évidente du sujet.

En 2020, en pleine pandémie, elle s’est donc attelée à un sixième livre – Paysâmes – regard croisé avec des femmes, qui a été publié en 2021.

Depuis, elle a multiplié les échanges, causeries… et une suite s’est imposée. Laquelle ?

Johanne en est venue au sujet masculin. Elle n’avait pas envie de voir son travail réduit à un propos féministe. D’ailleurs, ce sont des rencontres avec des hommes (des paysans heureux, des militants) qui lui ont donné envie de devenir paysanne.

À paraître le 1e décembre.

Dans notre époque tentée par le clash, il me semblait important de donner à voir des hommes, des paysans, des agriculteurs très conscients de la planète, des Autres.

Johanne Gicquel

couverture

Des visages & des figures de la Terre bzh

 Paysômes s’adresse aux hommes et aux bêtes à poil

Aux femmes (“de” ou pas, et y compris les féministes)

À celles et ceux qui veulent savoir ce qu’il y a dans et derrière la brique de lait

Aux flexitariens (et les hommes-nivores)

Aux (a)mateurs de clichés terriens, en noir et blanc et d’époque

Aux curieux de nature (et des humain·e·s)

Aux Breton·ne·s d’ici et d’ailleurs

Aux jeunes (ou moins jeunes) qui aimeraient épouser la Terre

À ceux qui ont envie de s’agri-cultiver simplement

À vous qui voulez + de vaches (et de coquelicots) dans les champs

À nos mômes pour une planète verte, longtemps.

Capture3Paysôme est un livre atypique, résolument personnel. Réalisé dans un souci esthétique et dans un souci de sens, il se veut :

  • Un outil d’information “citoyen” (s’il faut reprendre les codes de la littérature d’aujourd’hui) ;
  • Un plaidoyer pour un monde agricole plus respectueux de l’autre et de la planète ;
  • Bref, un bouquin utile et notamment aux porteurs.ses. de projet.

Il raconte des hommes, des paysans ou des agriculteurs qui ont choisi la Terre bretonne, à travers 15 belles rencontres et 9 reportages photo.

Superbement illustré, avec plus de 300 clichés, une trentaine de croquis et quelques aquarelles originales, il dit aussi tous les gris de la vie de ceux qui choisissent de nourrir les autres, pour le meilleur et pour le faire.

Préfacé par l’artiste et auteur Marc Chaubaron, Paysômes, c’est aussi 2 poèmes inédits de Yann Morel et 1 complémenterre qui raconte 70 ans d’une (certaine) histoire agricole bretonne.

Je me suis plu à réaliser cet ouvrage de papier – même si j’ai souvent eu les tripes remuées. Redonner vie à mes disparus, rencontrer ces Terriens, ça secoue, ça a été rude parfois. Je suis heureuse de leur confiance, à tous. Pensées ici à ceux qui ont accepté de témoigner à visage couvert – pour évoquer la maladie, dire la difficulté de penser autrement dans un monde agricole clivé clivant.

Sommaire

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  • Préface
  • Intro
    • Des hommes des figures
    • Genèse de ces livres de papier
  • Regard d’une femme
    • Mes mains
  • Mes origines agricoles

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Rencontres

  • Thomas
  • René
  • Thibaut et David
  • Fernand
  • Olivier et Vincent
  • Jean-Luc
  • Jean-Pierre
  • Thierry
  • Philippe
  • Florian
  • Etienne
  • Alexandre
  • Marc
  • Gwenole

Poèmes et textes libres

  • Manu
  • Manhattan Breizh – Yann Morel
  • Maman
  • Plaisir et déplaisir – Yann Morel

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Complementerre

  • Paysômes Du choix des mots
  • Une certaine histoire agricole – (Du haut de mes observatoires)
  • (Tentative de) conclusion
  • Essentiels : Des chiffres et des infos sur les hommes en agriculture, l’enseignement agricole, les terres, l’agriculture biologique, le genre…
  • Quelques mots en breton et contact

Extrait

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J’ai eu envie d’écrire sur des hommes, des paysans, des agriculteurs, des chefs d’exploitation, avec en tête ces images, ce trombinoscope de visages. Ces jeunes gens encore imberbes à qui l’on impose de reprendre la ferme familiale, je pense à leur père qui leur fait dire : « Oui, je m’installe » – sans peut-être même les avoir écoutés.

Visage de cet homme qui dit de sa femme : « C’est elle la cheffe et j’en suis fier ». Visage de celui-là, la trentaine déjà fatiguée, qui – quand je l’interroge sur sa femme – me répond : « Oui, elle fait tout à la maison en plus du reste », et part d’un rire un peu gêné.

Je pense à ces visages d’hommes mûrs, à cet homme qui aurait pu être mon grand-père et dont je suis presque tombée amoureuse. Tellement si beau dans son âge. Tellement ce que je souhaite que deviennent tous les hommes : sereins, généreux.

J’ai eu envie d’écrire sur les hommes, en pensant à ceux qui m’ont marqué le cœur au fer rouge, par leur charisme, leur engagement – même si leur investissement se faisait aux dépens de leurs épousées. Raconter leurs moteurs, leurs catalyseurs – leurs femmes ? –, et interroger leurs engagements. Se mettre au service de qui, de quoi, pourquoi ?

Je pense à ces paysans qui font dans la solidarité, je pense à ceux qui sont passés par la faillite, qui en sont presque morts, qui se sont relevés. Et à ceux qui y sont restés. Clamsés. Je pense à ces hommes qui m’ont confié leur difficulté à rester ou à croire encore dans le système. Peur de rester, peur de partir. Peur de l’autre, peur du jugement de l’autre. Peur du banquier, des rapaces. Honte et faillite. Honte et suicide. Hantise de défaillir, vis-à-vis des collègues, et des siens.

J’ai eu envie d’interroger la solitude masculine, en pensant à ces duos mères et fils, assez fréquents dans les campagnes. Est-ce une affaire d’homme, d’être seul ? Est-ce un drame ? Injonction à épouser une femme et honte à lui préférer la Terre ?

À propos de Johanne Gicquel, autrice et artiste (peintre photographe) dans les herbes

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Môme grandie entre mer et terre, entre ferme et bois, quelque part dans les landes morbihannaises, Johanne a très tôt manifesté un goût certain pour les « choses » de la nature.

Jeune femme, elle décide de me former à l’environnement, en passant par les sciences. Assez militante dans l’âme, préoccupée des autres et de la planète, elle rejoint le milieu associatif para-agricole-environnementaliste. Elle y travaille 6-7 ans, avant de choisir d’épouser la Terre à son tour.

Sa rencontre avec des paysans heureux et fiers est décisive : parce qu’elle a envie de sens, elle devient deviens paysanne-boulangère.

Ce seront 10 ans entre champs et fournil. Le meilleur, le pire, les hauts, les bas. La vie se rappelle, bouscule. Je quitte l’agriculture, le cœur en berne.

On est en 2016. Johanne saisit cette occasion pour devenir artiste et autrice professionnelle. Grande amoureuse des ouvrages de papier, elle édite ses premiers livres photo & nature. Et depuis lors, elle s’attelle à éditer ses ouvrages.

Après avoir nourri les ventres, je m’essaie donc à nourrir les têtes.

En 2021, elle publie son sixième livre, Paysâmes – un regard croisé avec des femmes qui ont épousé la terre.

En 2022, elle remporte le 1e prix national de poésie Blaise Cendrars pour le texte “Mes Mains”.

Johanne est désormais membre de l’association des Écrivains de Bretagne.

En parallèle à son activité d’autrice, elle poursuit son activité de peintre (dernière exposition en juillet 2023) et de proposer des prestations.

  • Interventions artistiques : des ateliers photo & nature ou aquarelle & nature ;
  • Causeries : ces temps d’échange (adaptés au public) peuvent être citoyens, photographiques ou poétiques ;
  • Location d’exposition : expositions de photographies ou de peintures, selon les thèmes ;
  • Reportages (pour la presse et l’entreprise).

Aujourd’hui, Johanne souhaite développer son activité d’édition en augmentant son catalogue de livres, à destination notamment des plus jeunes.

Concernant “Paysômes”, attachée à “vulgariser” son propos, elle poursuit ses causeries autour de l’agriculture, enrichie aujourd’hui du travail mené auprès des hommes (librairies, écoles, établissements, entreprises…),

Elle travaille sur une exposition itinérante et du contenu augmenté : vidéo (cf. des vidéos depuis YouTube), mise en musique de textes et à terme, une conférence dite gesticulée.

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Informations Pratiques

“Paysômes” de Johanne Gicquel

  • À paraître le 1e décembre
  • Impression en Morbihan Beau et brut.
  • 242 pages
  • 900 g
  • Prix : 31,00 €

En savoir plus

Découvrir le livre : https://www.johannegicquel.com/pays%C3%B4mes/

Commander Paysômes dans la boutik en ligne : https://www.johannegicquel.com/boutiklivres/paysomes-soutien/#cc-m-product-14670964032

Site web : https://www.johannegicquel.com/

Facebook : https://www.facebook.com/oplurielle/

Instagram : https://www.instagram.com/johannegicquel_oplurielle/

LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/johanne-gicquel-856455170/

Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCq06qy9PH8YEtWH6jKrBNeg

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