Parce qu’elle avait choisi de vivre librement dans un régime totalitaire, la moldave russophone Renata Lesnik se retrouve prise au piège de l’espionnage et de la violence dans l’Union Soviétique des années 1970.
Elle échappera de justesse à la mort avant de trouver refuge en France qui lui accorde l’asile politique, en 1981. En 1982, elle signe un best-seller, Ici Moscou (chez Hachette), qui dévoile ses conditions de travail à la radio d’Etat, entre les écueils de la censure et l’obsédante surveillance du KGB. La riposte ne se fait pas attendre : en 1983, l’ancienne journaliste à Radio Moscou Internationale est condamnée à mort, sous Andropov, pour haute trahison d’Etat.
Sa consoeur et amie la plus proche, la russologue Hélène Blanc, co-auteur avec Renata Lesnik de nombreux ouvrages – dont les derniers opus sont Les prédateurs du Kremlin (Le Seuil, 2009) et Russia blues (Ginkgo, 2012) - rend aujourd’hui hommage à celle qui, disparue en décembre 2013, devenue l’un des plus brillants experts de l’URSS et de la Russie post-soviétique, n’a jamais accepté de compromis avec la vérité.
Hélène Blanc signe Le roman de Renata, le récit captivant de l’incroyable vie de Renata Lesnik, une combattante engagée pour la liberté et la vérité.
Renata Lesnik était une femme libre, engagée, intransigeante, d’une intégrité scrupuleuse.
Mais, si elle en avait tous les atouts, la beauté et le charme, Renata ne fut pas un personnage de fiction. Sa vie fut un véritable thriller politique, semé de dangers, de menaces et de violences. Rien à voir avec un roman russe…
Politologue et criminologue au CNRS, docteur ès-études slaves des Langues Orientales, Hélène Blanc a collaboré durant plus de 26 ans avec sa consœur et amie Renata Lesnik. Pour faire connaître son parcours unique de son petit village moldave jusqu’à Paris, sa vie tumultueuse centrée autour de son travail d’analyses et d’information, Hélène Blancsigne Le roman de Renata.
Hélène Blanc confie en avant-propos :
J’ai eu l’immense privilège, le grand honneur de collaborer avec la dissidente Renata Lesnik durant quelques 27 ans… Nous avons vécu des tas d’aventures, fait de belles rencontres, traversé de douloureuses épreuves, connu des moments de gloire… Pour faire un compte-rendu exact de la vie de Renata, il faudrait un ouvrage de 2000 pages, peut-être davantage. Impossible, bien sûr. Ce récit sommaire de sa vie et de ses œuvres en France sera incomplet, imparfait, bien au-dessous de ce qu’elle mérite. Mais il fallait lui rendre un hommage bien mérité. Alors, le voici. Je vais essayer de faire passer un peu de Renata dans ces pages…
4e de couverture
Véritable thriller politique, la vie de Renata Lesnik, dissidente moldave, n’est ni un roman russe, ni une fiction.
Après une captivante autobiographie – Mariée au KGB – ou l’incroyable histoire d’une femme qui réussit à fuir l’URSS tout en bernant les kagébistes, voici la seconde partie de sa vie de réfugiée politique en France, « le pays qui lui a donné la liberté et la dignité ».
Ayant résisté au totalitarisme soviétique, – ce qui lui vaut d’être condamnée à mort en 1983 sous Andropov –, ce témoin gênant poursuit son combat humaniste contre le régime dictatorial de Vladimir Poutine, suscitant la haine aveugle de ceux qui craignent la Vérité.
Parce que la russophilie n’empêche ni la lucidité, ni la pertinence, ses analyses, ses conférences, ses articles, ses livres, ses déclarations dans les médias français et étrangers, la mettent à nouveau en danger. Traquée, toujours sur le fil du rasoir, Renata s’est affirmée comme l’un des plus brillants experts de l’URSS et de la Russie post-soviétique.
Voici « l’autopsie » de l’incroyable vie d’une femme au courage exemplaire, disparue fin 2013.
La biographie Le roman de Renata est l’hommage de sa consœur et amie, la russologue Hélène Blanc, celle qui la connaissait sans doute le mieux, hommage auquel se sont joints quelques proches au travers de leurs lettres à Renata…
Informations pratiques
Le roman de Renata
- Ginkgo Editeur
- 172 pages
- format 13×21,5
- ISBN 978-2-84679-269-2
- Prix public 15 €
À propos de Renata Lesnik
Née en 1949 en Moldavie soviétique dans une famille d’enseignants russophones, Renata Lesnik est diplômée de l’université Lomonossov en philologie et en français. Guide-interprète puis, journaliste à Radio Moscou Internationale, elle découvre que son mari est un agent du KGB. Prise dans l’engrenage de l’espionnage et de la violence, la dissidente échappe de justesse à la mort avant de se réfugier en 1981 en France, qui lui accorde l’asile politique. En 1983, elle est condamnée à mort sous Andropov pour haute trahison d’Etat.
Politologue et criminologue, Renata Lesnik mène également une carrière d’auteur, de documentaliste et de traductrice. Elle est notamment la première à traduire en français un numéro intégral de « La Pravda » soviétique en 1986, puis de « L’Étoile Rouge », le journal de l’Armée, en 1987. La première aussi à publier une revue de la presse soviétique, L’Autre Pravda, formule reprise par Courrier International, élargie au monde entier.
Reconnue comme l’un des meilleurs spécialistes du soviétisme et du post-soviétisme, Renata Lesnik est régulièrement invitée par les médias français et étrangers en tant qu’analyste politique.
Elle cosigne également avec Hélène Blanc plusieurs ouvrages, dont L’Empire corrompu, L’Empire de toutes les mafias, Le Mal russe, Les prédateurs du Kremlin (1917-2009) et Russia blues.
Renata Lesnik décède en France le 29 décembre 2013.
À propos d’Hélène Blanc
Angliciste, docteur ès- études slaves des Langues Orientales, politologue et criminologue, Hélène Blanc mène une carrière très productive au C.N.R.S. Reconnue de longue date comme l’un des grands experts des mondes slave et est-européen, médiatique depuis 30 ans, ses travaux ainsi que ses ouvrages politiques sur l’Est, la criminalité organisée (mafias, oligarchies) et les services secrets soviéto-russes, font autorité.
Collaborant pendant près de 26 ans avec Renata Lesnik, les deux femmes ont initié une sorte de « recherche d’investigation » en révélant dès 1987 l’existence, en URSS, de mafias soviétiques protégées par le pouvoir politique et les services secrets, ouvrant ainsi de nouveaux champs de recherche.
Après avoir pronostiqué les deux putschs de 1991 et 1993 à Moscou, décelé l’émergence des oligarques sous Eltsine, elles ont également annoncé l’apparition des nouveaux oligarques des années 2000 et la mutation sociopolitique de la Russie sous la présidence de Vladimir Poutine.
Hélène Blanc et Renata Lesnik ont aussi été consultantes pour de grands magazines d’investigation parmi lesquels Résistance (1ère émission sur Les droits de l’Homme en URSS - Antenne 2, 1987), 52 minutes (Antenne 2, 1988-89), Envoyé Spécial (notamment Mafias et décharges de Moscou - France 2, 2000), Capital ou encore Secrets d’actualité : Qui a voulu tuer le président ukrainien Youchtchenko ? (M6, 2006). Elles ont, par ailleurs, conseillé le réalisateur Jean-Michel Carré pour le film Koursk, un sous-marin en eaux troubles (France 2, 2004).
Elles sont également co-auteurs du film documentaire Ainsi parlait… Pliouchtch consacré au dissident ukrainien Léonid Pliouchtch, sorti en 2010.
En plus des ouvrages co-signés avec Renata Lesnik, Hélène Blanc est l’auteur de nombreux documents politiques sur l’Union soviétique et la Russie contemporaine : Les auteurs du Printemps russe, KGB Connexion : Le système Poutine, T comme Tchétchénie, Goodbye, Poutine … et, en 2017, chez Ginkgo éditeur, Le Roman de Renata.
Présidente de Magna Europa, Hélène Blanc a dirigé en outre la revue européenne Transitions & Sociétés.