Après s’être exposées dans les rues de Paris, les œuvres de Ninin s’installent à la Galerie Wawi (Paris 10) jusqu’au 4 juillet.
Avec Contracolonia, l’artiste argentin revisite les grands classiques de l’art européen et invite à une réflexion sur l’impact de la colonisation sur la construction identitaire des peuples latino-américains.
Contracolonia : les plus célèbres œuvres européennes revisitées par Ninin
Contracolonia est la première exposition entièrement dédiée au travail de l’artiste argentin Ninin. Elle a tout naturellement trouvé place dans la Galerie Wawi, qui est dédiée au street art.
L’exposition est composée d’une vingtaine d’œuvres originales de Ninin, sérigraphies et sculptures en bois. Chaque œuvre est une réinterprétation d’un tableau célèbre de l’art européen. Le nombre de personnages et leur posture sont les mêmes, mais leurs vêtements et leurs visages sont différents, et font référence à la culture aztèque, inca et maya. Les traits sont épurés et certains détails des œuvres originales sont gommés, afin de mettre en valeur des éléments symboliques de la période précolombienne.
Ninin revisite ainsi « La création d’Adam » de Michel-Ange, qui devient « La Creacion del Inca », la Joconde de Leonard de Vinci, « American Gothic » de Grant Wood, « La Liberté guidant le peuple » de Delacroix, ou encore « La jeune fille à la perle de Vermeer ». Il réinvente également des icônes catholiques, comme la représentation byzantine de Jésus et Notre-Dame de Guadalupe.
Mon travail commence d’abord dans la rue, car je pense qu’avec le message que je veux faire passer, il est important d’investir l’espace public pour parler directement aux gens.
Une invitation à la réflexion sur l’impact de la colonisation
Ninin a choisi de travailler sur des images classiques de la culture européenne et catholique pour explorer les problèmes identitaires de l’Amérique latine. « On se trouve aujourd’hui dans une identité qui est issue d’un syncrétisme forcé, car il a été imposé par les plus forts. [Les colons] ont détruit pas mal de cultures, de croyances et d’habitudes, qu’avaient les gens avant. Notre culture actuelle est principalement européenne », explique l’artiste.
En puisant dans le pop art, l’art brut et le street art, Ninin souhaite montrer comment la colonisation a transformé en profondeur l’Amérique du Sud, mais aussi qu’il existe des personnes qui résistent à l’influence du colonialisme en préservant leur héritage.
Informations pratiques
Contracolonia, jusqu’au 4 juillet 2021 à la Galerie Wawi, 49 Rue Albert Thomas, 75010 Paris (Métro République).
Horaires :
- Du mercredi au vendredi : 15h00-20h00
- Samedi et dimanche : 14h00-19h00
À propos de Ninin
Lucas Ninin est né à Cordoba, en Argentine, en 1990. Il fait son initiation à l’âge de 12 ans auprès de l’artiste Marta Milliani. En 2012, il expose ses œuvres à la Monaco Art Gallery. L’année suivante, il fait un périple à travers le Brésil, l’Uruguay et la France, présentant ses œuvres à diverses expositions et participant à plusieurs projets collectifs.
En 2014, Ninin pose ses valises à Paris. C’est là qu’il commence à s’intéresser au street art : il apprend le pochoir et la sculpture sur bois, deux techniques souvent utilisées par les artistes qui s’exposent dans la rue.
Entre pop art et art brut, l’art de Ninin est caractérisé par de nombreuses références à l’art préhispanique de l’Amérique du Sud.
La galerie Wawi : un lieu dédié au street art
La galerie Wawi a été créée par Garry Déféri et Jean-Paul Tran. Les deux amis se sont rencontrés sur les bancs de l’université, et ont travaillé dans les domaines de la finance et de la banque. Passionnés de street art et mus par le même désir d’entreprendre, ils ont décidé de concrétiser leur projet de galerie consacrée à l’univers du street art.
« Le street art est en train de s’institutionnaliser. C’est une forme d’art certes transgressive, mais accessible à tous, qui raconte librement des récits, et qui est un témoin brut et sans complaisance des évolutions de nos sociétés », souligne Garry Déféri.
La galerie Wawi a ouvert ses portes en janvier 2020. Elle est située dans le très dynamique 10ème arrondissement de Paris, entre la place de la République et le canal Saint-Martin. Elle ambitionne d’être un lieu majeur d’expression pour les artistes de la culture street art à Paris.
Pour mettre en valeur les œuvres et offrir une expérience forte aux visiteurs, Garry et Jean-Paul invitent les artistes à investir entièrement la galerie, jusqu’au plafond, créant ainsi un écrin immersif à chaque exposition.
Pour en savoir plus
Site web : https://www.galeriewawi.com/contracolonia
Facebook : https://www.facebook.com/galeriewawi
Instagram : https://www.instagram.com/galeriewawi/