Alors que le dernier rapport du GIEC alerte sur l’accélération du réchauffement climatique (source), les experts soulignent le rôle de l’influence humaine, désormais indiscutable. En clair, si nous ne changeons pas radicalement nos habitudes, nous allons droit dans le mur.
Au-delà des mesures politiques, chacun d’entre nous, à son échelle, peut contribuer à changer la donne en adaptant ses réflexes et en tempérant ses habitudes de consommation.
Or, comme les femmes sont à l’origine de 80 % des décisions d’achat, c’est une responsabilité supplémentaire qui pèse sur leurs épaules. À tel point que l’on parle maintenant de “charge mentale écologique”.
Mais est-ce vraiment si simple ?
Et si pour mieux se libérer de ce nouveau carcan, on considérait la charge mentale pour ce qu’elle est vraiment, à savoir un problème d’origine sociétale se déclinant au quotidien dans des tensions insupportables qui capturent toute l’attention et empêchent de contribuer au-delà de l’espace du foyer ?
Dans son nouvel essai de politique économique et sociale, “La Charge Mentale – de l’effondrement au sens”, l’écoféministe Patricia Mignone apporte un regard neuf et lucide sur la charge mentale, et rappelle à chacune sa capacité intacte à reprendre les rênes de sa vie.
Avec un objectif : permettre à chaque femme de prendre conscience de son aliénation au pouvoir économique, pour mieux s’en libérer, et se reconnecter enfin à sa propre grandeur pour être capable d’exercer une action politique.
Un livre percutant, accessible au plus grand nombre, qui ouvre de nombreuses pistes de réflexion.
Un ouvrage qui, grâce à son analyse en profondeur des rôles joués par le marketing, la consommation et les médias de masse dans l’aliénation des femmes, se révèle être également un parfait complément du livre Réinventer l’amour – Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles, de la célèbre journaliste Mona Chollet, qui sortira ce mois de septembre.
La charge mentale : le fruit d’un lourd héritage historique et culturel
Nous avons toutes et tous en tête, consciemment ou inconsciemment, le mythe de la femme parfaite : belle et épanouie, qui gère avec bonheur toutes les tâches domestiques ou liées à la vie familiale. Il s’agit d’être la mère, l’épouse et l’amante idéale, sans franchir les limites d’un cadre imposé.
On a coutume d’attribuer l’aliénation féminine aux pressions de l’idéologie patriarcale. Au début des années 1960, dans son livre de référence “La Femme mystifiée”, Betty Friedan a démontré l’existence d’un mythe de la féminité créé de toutes pièces par le monde du marketing. Dans ce livre, l’auteure établissait que la civilisation capitaliste patriarcale assujettit doublement les femmes en les domestiquant non seulement au profit des hommes mais aussi de l’économie, cette économie qui est à l’origine de l’agonie du vivant dont nous sommes aujourd’hui témoins.
Or, ce phénomène d’aliénation est allé en s’amplifiant du fait de l’évolution des technologies de l’information. Toujours plus complexes, en nous incitant à croire que le bonheur réside dans l’accumulation de biens matériels, les outils de communication nous exposent en permanence à un flux continu d’injonctions à la consommation.
Nous contribuons ainsi malgré nous à la prospérité d’une économie de masse dont la croissance est notamment soutenue par l’arsenal publicitaire que déploient les médias mainstream. Patrick Le Lay, l’ancien PDG du groupe TF1, avait beaucoup choqué en 2004, en évoquant des programmes de la chaîne destinés selon lui à fournir du “temps de cerveau humain disponible” aux annonceurs. Pourtant, il n’avait fait qu’évoquer la réalité de son métier. Et aujourd’hui plus que jamais, la façon dont les médias hiérarchisent l’information s’inscrit dans la même logique qui consiste à dissimuler les sujets essentiels derrière l’écran des sujets distrayants. A titre d’exemple, récemment, le transfert de Messi au PSG a été largement plus médiatisé que le rapport du GIEC, occultant une fois encore la gravité de cette tragédie qui met purement et simplement en péril la vie sur terre. La publicité, à laquelle il est impossible d’échapper, distrait ainsi pour mieux détourner l’attention de l’essentiel : l’effondrement des écosystèmes, qui menace notre planète Terre.
Les femmes en première ligne
La détérioration rapide de l’environnement, et les inquiétudes qu’elle génère, concerne les femmes au premier chef. Comme ces dernières prennent 80 % des décisions d’achat, elles sont de facto sans le vouloir les partenaires les plus engagées de cette économie qui détruit tout. Pourtant, si elles n’adoptent pas un style de vie plus durable (zéro déchet, sobriété, …), c’est avant tout parce que leur vie quotidienne les en empêche. Comment pourraient-elles trouver le temps d’apprendre à consommer autrement quand leur vie défile à 300 à l’heure ? Cette situation provoque un stress, une frustration et un sentiment de culpabilité d’autant plus grands qu’elles savent que l’avenir de leurs enfants est en péril.
Le deuil des liens essentiels pour toujours plus de valeurs en toc
Les réalités évoquées précédemment sont ignorées par la plupart des gens. Rares sont en effet ceux qui mesurent l’ampleur de l’urgence environnementale.
S’informer devient dès lors un véritable challenge, quand les principaux canaux de communication sont mobilisés pour encourager à la consommation. Il en résulte un paradoxe : les grands groupes mondiaux s’enrichissent de plus en plus… Alors qu’ils jouent justement un rôle prépondérant dans la crise écologique à laquelle nous sommes confrontés (déforestation, mise en danger de notre santé et de l’avenir de nos enfants, etc.) L’ensemble de ces différents facteurs résulte aussi du fait que notre société s’est transformée en un monde où l’individuel prime sur le vivre ensemble et où les liens que nous entretenons avec la nature se sont distendus au point de nous amener à la considérer comme un simple élément du décor.
Un livre qui réveille les consciences et appelle à agir maintenant
“La Charge Mentale – de l’effondrement au sens” est un livre qui invite à sortir du piège dans lequel cette société nous enferme. Parce que nous ne sommes pas que des consommateurs.
Parce que le bonheur n’est pas d’avoir “toujours plus” de superficiel et de matériel : la qualité doit primer sur la quantité et les liens sur les biens.
Aujourd’hui, il est temps d’en finir avec ce poison qui nous ronge de l’intérieur en cessant de contribuer à cette économie qui en enrichit une poignée au détriment de milliards d’autres. Pourquoi faudrait-il continuer à subir sa vie, à renoncer à honorer ses propres besoins pour mieux satisfaire ceux des autres ?
Cette tendance au “sacrifice” insidieusement instillée par l’idéologie capitaliste patriarcale apparaît telle qu’elle est réellement : un réflexe aliénant, qui doit être reconscientisé et dépassé pour récupérer notre pouvoir d’orienter souverainement nos existences.
Patricia Mignone donne également des pistes pour œuvrer à la restauration de sa souveraineté, véritable clé de voûte d’un retour à la liberté et à la responsabilité d’agir à la mesure de son potentiel. Souveraineté et pouvoir sont interdépendants. En cessant de sur-consommer, il est possible de s’accorder du temps pour rétablir une relation authentique à soi-même, aux autres et à la nature. Car l’essentiel, ce sont les liens – pas les biens – et qu’en prenant soin de son écologie intérieure, on œuvre en faveur du vivant !
À propos de Patricia Mignone, l’auteure
Éco-féministe et nomade digitale, Patricia Mignone est coach, facilitatrice de transitions et fondatrice de l’approche « Femme Debout ». A travers des coachings et formations en ligne, elle aide les femmes à se désintoxiquer de la soumission pour embrasser leur souveraineté.
Elle est titulaire de 5 masters dans des orientations littéraires-sciences humaines. Journaliste indépendante, elle est aussi une professionnelle de la communication et du marketing digital.
Dès ses 19 ans, elle a entamé son chemin d’évolution spirituelle et thérapeutique. Patricia explique :
Ayant été écartée de ma famille dès mes deux ans, j’ai peut-être échappé à certains des conditionnements dont nous faisons tous l’objet. Cela m’a amenée, dès mon enfance, à adopter la posture sceptique du journaliste d’immersion : j’ai toujours été un peu une infiltrée, une sorte de cheval de Troie observant les faits sans vraiment jouer dans la pièce.
Depuis 5 ans, persuadée que la compréhension soutient le changement, elle échange avec des femmes de tous les milieux sur leur vie et leur rapport à la transition via les communautés de femmes :
- Tribu Zen : des conversations autour de la charge mentale pour revenir à soi et prendre soin de ce qui compte vraiment ;
- Madame Charge Mentale : un blog, du coaching, des formations et des événements (conférences, ateliers, stages) afin de permettre aux femmes de regagner leur souveraineté et d’exercer leur leadership au-delà de l’espace du foyer.
Le livre “La charge mentale des femmes – de l’effondrement au sens” repose sur de nombreux dialogues qui ont permis de faire émerger les ombres de la charge mentale.
Les dialogues que Patricia Mignone entretient avec les femmes de ses communautés sont le ferment essentiel de ses réflexions.
Pour Patricia, notre rapport sinistre à l’environnement fait écho à la maltraitance que nous nous infligeons en tant qu’êtres vivants. Sortir des fictions délétères où l’idéologie nous maintient, accueillir notre humanité et notre finitude, et cultiver notre écologie intérieure sont les moyens les plus organiques de prendre soin du vivant dans sa fragilité.
Elle précise :
Ma conviction est qu’obéir n’est pas notre vocation. Nous ne sommes pas nées pour vivre sous tutelle, mais pour déployer librement notre potentiel !
Informations Pratiques
“La charge Mentale – de l’effondrement au sens” de Patricia Mignone
- Edition : Guerilla Publishers
- 224 pages
- Prix : 11,70 € format e-book sur le site / 12 euros sur Amazon
- 18,99 € format imprimé
Pour en savoir plus
Le livre au format e-book : https://tribu-zen.com/livres/cmf-de-leffondrement-au-sens/
Le livre au format imprimé : https://www.amazon.fr/gp/product/2960286707
De nombreux suppléments vidéo accompagnent également le livre.