Boutiques d’objets de seconde main (ressourceries, recycleries, etc), associations de sensibilisation pour consommer autrement (zéro déchets, ateliers DIY, etc), artistes/artisans qui créent à partir d’objets détournés ou de matière recyclée… L’économie sociale et solidaire (ESS) présente les nombreux visages de l’économie circulaire !
Toutes ces initiatives ont pourtant un point commun : elles permettent à chacun.e d’agir concrètement, de façon simple et efficace, pour lutter contre le gaspillage des ressources matérielles et/ou alimentaires.
Car, aujourd’hui, il y a urgence à faire bouger les lignes. Les chiffres publiés par l’ADEME parlent d’eux-mêmes :
- Nous accumulons chez nous 2,5 tonnes d’objets et cette masse peut être multipliée par 18 en quantité de matières mobilisées pour les produire ;
- Nous achetons 60 % de vêtements en plus (comparaison entre 2015 et 2019) mais nous les portons 2 fois moins longtemps ;
- Nous perdons ou gaspillons chaque année 10 millions de tonnes de produits alimentaires (soit 16 milliards d’euros par an et 3 % d’émissions nationales de C02) ;
- 30 tonnes de ressources par habitant ont été utilisées dans les pays développés en 2015 contre 2 tonnes dans les pays en développement ;
- Si rien ne change, la consommation mondiale de matières premières passera de 85 milliards à environ 180 milliards de tonnes d’ici 2050.
Alors que les fêtes de fin d’année approchent, pourquoi ne pas en profiter pour questionner le rapport que nous entretenons à la consommation et ses conséquences ?
L’IRESA, réseau de l’économie sociale et solidaire de l’Anjou, lance la 5e édition des Galeries Recyclettes : durant tout le mois de novembre 2021, cette grande campagne de sensibilisation va permettre à chacun.e de découvrir des alternatives sociales et solidaires privilégiant le réemploi, l’économie de la fonctionnalité, la réparation… et l’imagination !
Pendant un mois, le public est invité à s’engager au quotidien pour préserver le climat et soutenir les initiatives solidaires. Car il y a de vraies solutions pour en finir avec la consommation effrénée et vide de sens !
Antoine Huchin, chargé de communication et d’animation de l’IRESA
Un nouveau format 100 % Covid-compatible
Les Galeries Recyclettes, c’est le réseau des acteurs de l’économie circulaire et solidaire en Maine-et-Loire. Elles poursuivent un double objectif :
- Promouvoir la consommation circulaire et solidaire auprès du grand public ;
- Mettre les acteurs en coopération, en leur permettant de se connaître mutuellement.
Un concept qui cartonne : de 2017 à 2019, les 3 précédentes éditions ont rassemblé sur une seule journée 7 000 personnes et 45 exposants.
Mais comment continuer à organiser cet événement positif et fédérateur en pleine crise sanitaire ?
En 2020, une édition numérique a été lancée : la plateforme numérique a partagé durant tout le mois de décembre 24 vidéos mettant en avant les acteurs et les enjeux du secteur. Elle a rencontré un vif succès puisque plus de 6 000 visiteurs uniques sont venus découvrir toutes les initiatives présentées sur le site internet.
Cette année, l’Iresa et ses adhérents ont décidé d’innover cette année pour construire le futur.
Les objectifs des Galeries Recyclettes seront poursuivis cette année à travers deux opérations durant tout le mois de novembre :
Une grande campagne départementale de sensibilisation, par affichage et sur le web, à la consommation circulaire et solidaire
Elle va notamment permettre de démocratiser l’accès aux ressources qui transforment chaque achat en action impactante au niveau environnemental et social.
Un des outils phares de cette campagne sera l’annuaire des exposants en ligne (lesgaleriesrecyclettes.org). Il facilitera une consommation écologique (économie circulaire) ET solidaire (emploi local, insertion professionnelle, organisations non-lucratives).
Des journées professionnelles réservés aux structures des Galeries Recyclettes.
Les équipes des acteurs de l’ESS engagés dans l’économie circulaires vont pouvoir se rencontrer et connaitre les réalités des uns et des autres, et partager ensemble sur des sujets impliquants afin de nourrir leurs réflexions : la filière textile, l’accès à la matière pour les créatifs, la réglementation pour les produits de seconde main, et le marketing des produits de l’économie circulaire.
Ces échanges permettront de donner naissance à de nouvelles coopérations et les participant.e.s (dirigeant.e.s, encadrant.e.s, salarié.e.s en insertion, etc.) repartiront avec des apports immédiatement applicables chez eux.
L’économie circulaire dans L’ESS, un concept qui va beaucoup plus loin que la protection de l’environnement
Nous voulons lever les freins sur l’achat en économie circulaire auprès du plus grand nombre. Tout simplement parce que la carte bancaire est au moins aussi puissante que la carte d’électeur pour créer le monde d’après avec les solutions existantes localement.
Guillaume Fleury, directeur de l’écocyclerie des Mauges, co-président de l’Iresa
L’économie circulaire, c’est un autre modèle qui permet de diminuer l’extraction des matières premières et de générer moins de déchets, tout en développant de l’emploi local et pérenne sur les territoires.
Avec, à la clé, des résultats très concrets : les effectifs dans l’économie circulaire sont déjà évalués à près de 800 000 emplois équivalents temps plein (ETP) soit plus de 3 % de l’emploi global. Selon une étude européenne, réparer seulement 1 % des objets actuellement jetés permettrait de créer 200 000 emplois en Europe. Et si ces emplois sont des emplois d’insertion, solidaires, et non-délocalisables, c’est encore mieux !
Ainsi, alors que les grandes entreprises classiques commencent à proposer des offres de seconde main, l’ESS a déjà pris une longueur d’avance sur tous les enjeux de la transition écologique. Elle l’adosse en effet à ses principes d’action que sont l‘utilité sociale, la démocratie interne et la lucrativité limitée.
Une approche à 360° qui change tout.
Si l’achat d’un téléphone reconditionné chez Orange va avoir un impact écologique, le même produit chez Les Ateliers du Bocage aura, en plus, des impacts sur l’emploi local, les populations éloignées de l’emploi, l’émancipation des plus démunis, et la certitude que les bénéfices resteront sur le territoire pour continuer de faire pousser des projets qui ont du sens.
La genèse de l’aventure Les Galeries Recyclettes
L’Iresa, c’est le réseau de l’économie sociale et solidaire en Anjou. Sa mission : mettre en coopération les 140 structures de l’ESS qui le composent pour faire émerger des innovations sociales.
C’est grâce à cette émulation collective que l’Iresa et ses adhérents ont pu détecter un sujet brûlant il y a 5 ans : l’économie circulaire.
En effet, dans le réseau, il y avait des acteurs historiques (Emmaüs, Apivet, Envie, …) et des nouveaux venus (Ressourcerie des biscottes, Ecocyclerie des Mauges, Association Zéro Déchets, …), des enjeux écologiques qui devenaient urgents, des volontés politiques émergentes, etc.
L’ESS est véritablement pionnière dans le domaine de l’économie circulaire. Nous avons donc réuni tout le monde pour imaginer ensemble comment participer à ce mouvement et lui donner de l’ampleur : le concept des Galeries Recyclettes venait de naître.
De 2017 à 2019, Les Galeries Recyclettes ont d’abord pris la forme d’un événement commercial organisé un dimanche avant Noël pour faire connaître les acteurs du réseau. Le succès est immédiat, tant par la dynamique de co-construction collective que par la fréquentation.
Dans la salle Athlétis aux Ponts de Cé, les visiteurs.ses ont ainsi pu découvrir :
Les Boutiques du réemploi (acheter pour réutiliser)
Vente d’objets d’occasion à petits prix par des acteurs de l’ESS : des vêtements uniques, des objets d’occasion inédits, de l’électroménager garanti, des véhicules de 2 à 4 roues… et même de l’alimentation zéro déchet. Exemples : Ressourcerie des Biscottes, Emmaüs, Solidarauto, OrNorme, Envie Anjou…
Des Animations
Limiter son impact en réparant, se questionner, découvrir des alternatives, apprendre à faire soi-même… Apprendre à faire une éponge recyclée, un livre en carton, composter ses déchets, réparer ses objets, créer des jouets… Exemples : EcoFormation Pays de la Loire, L’Etabli, Association Zéro Déchet, Sicle…
Les Boutiques de créateurs : détourner des objets pour leur donner une nouvelle vie Vente de créations « upcycling » : Une cage d’oiseau qui devient lampe, un vieux poste de radio qui renaît en bluetooth… Exemples : Le RochLab, Coopérative Oz, La Marge, .
2020 et 2021 étant des années particulières d’un point de vue sanitaire, d’autres choses ont été imaginées pour continuer à valoriser toutes ces initiatives porteuses.
En 2022, Les Galeries Recyclettes proposeront une formule inédite qui mixera la journée événementielle du dimanche avec les outils créés cette année.
Pour en savoir plus
Les Galeries Recyclettes
Site web : https://lesgaleriesrecyclettes.org/
Facebook : https://www.facebook.com/Les-Galeries-Recyclettes
IRESA
Site web : https://iresa.org/
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/iresa