En cette rentrée où semble poindre la fin de la pandémie, la Galerie ORENDA rend hommage à la créativité des artistes autochtones contemporains d’Amérique du Nord. Ceux qui sont fidèles à leurs racines mais se sentent libres de rompre avec une authenticité répétitive. Ceux qui, dans leurs œuvres, célèbrent la vie.
Ce sont pour la plupart des artistes de l’Ouest. Beaucoup ont été formés ou soutenus par la remarquable École des Beaux-Arts de Santa Fe, l’Institute of American Indian Arts. Comme Georgia O’Keeffe, ces artistes autochtones ont, dans leur palette de couleurs, capté l’intensité solaire primordiale des déserts du Nouveau-Mexique.
Ces grands espaces de lumière sont, dans leurs œuvres, rythmées par le martèlement des pas des danseurs célébrant leur appartenance à la terre.
Cette exposition est une rétrospective, une occasion unique de sentir le cœur battant de l’Amérique indienne.
Elle réunit les peintres « historiques » qui font déjà partie de collections muséales prestigieuses, dont Brenda Kingery (Chickasaw), exposée actuellement au musée Cahoon de Cape Cod (Massachusetts) et des œuvres visuelles récentes de l’écrivain et artiste N. Scott Momaday (Prix Pulitzer), dont un saisissant portrait de Georgia O’Keeffe, qu’il a connue.
Beaucoup d’artistes ont conquis leur notoriété dans les années 1980/90, tels que Kevin Red Star (Crow), Darren Vigil Gray (Apache), David Bradley (Chippewa), Matteo Romero (Pueblo) et Tony Abeyta (Navajo). Ils font aujourd’hui partie de l’histoire de l’art amérindien. À leurs côtés sont présentés de jeunes talents d’avant-garde comme Cristal Worl (Inuit), Sonia Kelliher-Combs (Inupiaq/Athapascan) et le jeune facteur de Kachinas Justin Lomatewana (Hopi).
Le Grand Nord est aussi présent, représenté par ses sculpteurs : la sculpture sur verre avec les œuvres diaphanes de Preston Singletary (Tlingit) et la sculpture sur bois d’Alaska, avec l’un de ses maîtres les plus respectés Larry Ahvakana (Inupiaq) et l’étonnant Perry Eaton (Sugpiag/Alutiiq), ambassadeur spontané des traditions sculpturales de l’Ile de Kodiak, qui a beaucoup contribué a renforcer la coopération artistique avec la France. Tous deux sont des sculpteurs de masques spectaculaires et contribuent activement au renouveau artistique dans le monde arctique.
À noter que les femmes, au cours de ces dernières décennies, ont investi le champ de la sculpture, traditionnellement réservé aux hommes. On peut découvrir notamment un masque insolite de très bonne facture sculpté par l’artiste Rebecca Lyon en hommage à Jean Malaurie, défenseur des Inuits. Des œuvres de ces trois sculpteurs font partie de la remarquable collection arctique du Château-musée de Boulogne-sur-mer.
Ces artistes sont unis par une volonté d’affirmation identitaire puissante, leur détermination de danser la vie (Mateo Romero, Brenda Kingery), de transcender le passé par l’humour ou la réinvention de la mythologie.
Ainsi le célèbre Harry Fonseca (Maidu) joue, avec ses coyotes facétieux, sur le thème du trickster, figure mythologique panindienne, qui bouscule les destins. Et David Bradley, dont l’œuvre magistrale réinvente l’histoire en l’indianisant, nous offre la douceur de sa Madone des Pueblos et brosse un portrait caustique de l’arrogant Général Custer, surnommé « tueur de squaws », vaincu par les Indiens à La Bataille de Little Big Horn.
Informations pratiques
Galerie ORENDA 54 rue de Veneuil, 75007 Paris.
Exposition du 21 octobre au 20 novembre 2021.
Heures d’ouverture : du mercredi au samedi de 14h30 à 19 heures. Mardi sur rendez-vous.
Pour en savoir plus
Site web : www.orenda-art.com