De Chateaubriand, on connait les Mémoires d’outre-tombe, René, le Génie du christianisme ou encore l’Itinéraire de Paris à Jérusalem. Mais, à côté de Chateaubriand l’écrivain ou de l’homme politique de premier plan, il y a un autre Chateaubriand : Chateaubriand le séducteur, pour qui les femmes ont joué un rôle déterminant dans sa double carrière politique et littéraire.
Ce sont ces facettes que Pascal-Henri Poiget explore dans son nouvel ouvrage, Chateaubriand fervent des femmes, paru en septembre 2022 aux éditions AlterPublishing. Avec rigueur et précision, il passe en revue les nombreux portraits de femmes dont est émaillée l’œuvre de Chateaubriand, pour mettre à jour sa personnalité et sa vision des femmes.
Chateaubriand séducteur : un aspect aujourd’hui méconnu de l’écrivain romantique
Le sérieux et la moralité de l’œuvre et la carrière politique de Chateaubriand font oublier qu’il a également été un grand amoureux des femmes, entouré à l’époque de rumeurs d’inceste, de critiques et de scandales.
Pour comprendre cette contradiction apparente, il faut se plonger dans les écrits de Chateaubriand, notamment les Mémoires d’outre-tombe. On y découvre un monde féminin, des clefs de lecture saisissantes dans le texte en lui-même, « qui n’aurait pu voir le jour sans l’existence de certaines femmes, madame Récamier ou Pauline de Beaumont », souligne Pascal-Henri Poiget.
Avec Chateaubriand fervent des femmes, il a souhaité cerner l’image qu’avait Chateaubriand de la femme, et mieux appréhender les différentes facettes de l’écrivain sans se cantonner à la sphère amoureuse : il dresse aussi le portrait de Chateaubriand le frère, le fils, le mari et l’ami.
Une fascinante visite du « musée féminin » de Chateaubriand
Pascal-Henri Poiget invite ses lectrices et lecteurs à « visiter le musée féminin du vicomte ». Le tableau est tout d’abord familial. Il commence par s’intéresser aux femmes qui ont marqué le jeune Chateaubriand : sa grand-mère Madame de Bedée, sa mère Madame de Chateaubriand, sa sœur Lucile, puis son épouse Céleste. Viennent ensuite bien d’autres femmes, l’Occitanienne, la duchesse de Berry, les Floridiennes, et Madame de Duras.
Dans une deuxième partie, l’ouvrage s’attarde sur les portraits féminins des Mémoires d’outre-tombe, et essaie de percer plusieurs énigmes : pourquoi l’auteur n’y a-t-il pas évoqué des femmes qui ont joué un rôle capital dans sa vie ? Qui est la sylphide, omniprésente, ce pôle d’attraction des Mémoires d’outre-tombe ?
Dans une troisième et dernière partie, l’auteur tente de comprendre pourquoi tant de femmes ont contribué à la vie littéraire, politique (et amoureuse) de Chateaubriand, et de découvrir et confronter les différentes facettes de cette personnalité historique et littéraire centrale dans la France du XIXe siècle..
Un ouvrage lu et approuvé par Jean d’Ormesson
Avant de publier son ouvrage, Pascal Poiget a envoyé son manuscrit à Jean d’Ormesson, qui était membre de l’Académie française et spécialiste de Chateaubriand. Celui-ci lui a adressé une jolie remarque et des félicitations : « Tout m’a intéressé dans votre étude que j’ai lue d’un trait. […] Je vous félicite de tout cœur de votre excellent travail. »
Où trouver Chateaubriand fervent des femmes
Chateaubriand fervent des femmes paru aux Editions AlterPublishing, est disponible sous forme de livre relié et de livre broché. L’ouvrage existe également en version numérique, dans les différents formats (Fnac.com, Google Play, Kobo, iBook et Amazon).
Sommaire
Première partie : Présentation des portraits féminins des Mémoires d’Outre-Tombe
- Entourage familial, entourage féminin ?
- L’amour : rêve ou réalité ?
- La femme, la politique et la littérature
- Femmes du peuple, femmes du monde
Deuxième partie : Étude analytique et stylistique des portraits féminins des Mémoires d’Outre-Tombe
- D’une stylistique du portrait féminin
- La discrétion de Chateaubriand
- La sylphide, clef des Mémoires d’Outre-Tombe
Troisième partie : Chateaubriand révélé par son univers féminin
- L’amour et la mort
- Chateaubriand, Don Juan romantique ?
- Un homme forgé par son entourage féminin
Extrait de Chateaubriand fervent des femmes
« Si l’auteur est resté muet sur Natalie de Noailles, madame Bail, Hortense Allart, et surtout Cordélia de Castellane, c’est parce que ces liaisons avaient eu lieu après la rencontre de Juliette Récamier.
En revanche, Chateaubriand pouvait sans crainte nous livrer les portraits de la jeune fille effarouchée qu’était Charlotte Ives, de la tendre amie que représentait la duchesse de Duras… Quant à Pauline de Beaumont, les apparences (littéraires tout au moins) étaient sauves et les quelques mots dédiés à Delphine de Custine pouvaient passer inaperçus.
Il était difficile, sinon scabreux, d’évoquer les autres femmes dont madame Récamier n’ignorait rien.
Elle avait énormément souffert des liaisons de Chateaubriand. Ne s’était-elle pas exilée durant plus d’un an, au moment de la passion tapageuse de François-René pour Cordélia de Castellane ? Comment dépeindre leur idylle, dans ce cas, sans paraître irrévérencieux, sans manquer de tact et de délicatesse ? Mieux valait ne rien dire en effet, ne pas même nommer la jeune femme.
C’est pour cette raison que, paradoxe apparent, les femmes les plus aimées par Chateaubriand ont curieusement eu droit au plus bref éloge littéraire, lorsque ce n’était pas le néant. »
Portrait de l’auteur
Passionné de littérature, Pascal-Henri Poiget a fait des études de lettres : une licence d’études appliquées de civilisation, une maîtrise d’enseignement en lettres classiques, et des études et recherches doctorales en littérature et en civilisation française.
Il a toutefois décidé de quitter les humanités pour se réorienter vers une carrière centrée sur les chiffres et les ressources humaines, obtenant un diplôme de l’ESSEC Business School. Il a exercé de nombreux postes à responsabilité ; il a notamment été Directeur des Ressources Humaines du groupe ADL Partner et du groupe Staples/JPG, et Directeur Général d’Oberthur Consultants.
Ce parcours en entreprise n’a pas éteint la passion de Pascal-Henri Poiget pour la littérature, la musique et le cinéma. Bien au contraire : depuis 2012, il a écrit une dizaine d’ouvrages.
Son œuvre fait la part belle à la fiction, avec les romans Le jeu de Marienbad (2012), Un amour de manipulateur (2016), La surprise du surdoué (2019), le thriller Le dernier de la liste (à paraître en Novembre 2022), ainsi que la pièce de théâtre Le songe de Jeanne d’Arc (à paraitre en 2023).
Il a également signé une version modernisée des Prophéties de Nostradamus, parue en français (2015) et en anglais (2020), ainsi que le recueil de chansons Le choix d’attendre (2018).
Chateaubriand fervent des femmes n’est pas le premier essai de Pascal-Henri Poiget : en 2013, il a publié Debussy musicien des poètes. Il a enfin fait une incursion dans le domaine de la littérature pour enfants, avec l’album d’histoires Les aventures de Bourricot et Bourriquette, qu’il a coécrit et illustré avec Marilyne Rodes.
Pour en savoir plus
Site web : https://www.pascalhenripoiget.com/
Le livre : https://www.alterpublishing.com/fr/chateaubriand-fervent-des-femmes.html