Regards croisés sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles : Avec l’OFQJ, la France et le Québec confrontent leurs modèles pour mieux protéger et prévenir

Et si la lutte contre les violences sexistes et sexuelles s’inventait à deux voix ?

Malgré des approches distinctes en France et au Québec, un constat s’impose : les violences sexistes et sexuelles exigent une mobilisation toujours plus forte. En France, elles ont augmenté de 17 % entre 2019 et 2024 (source), tandis qu’au Québec, les infractions sexuelles signalées ont bondi de 68,4 pour 100 000 habitants en 2010 à 109,4 en 2019 (source).

Pour dépasser les constats et penser des stratégies plus efficaces, l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) organise une mission inédite : Regards croisés franco-québécois – Lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Du 4 au 8 mars 2025, une quinzaine de jeunes engagées québécoises, professionnelles, chercheuses et militantes, se rendront à Paris pour étudier, comparer et questionner les dispositifs français.

Après une première immersion en novembre 2024 à Montréal, où une délégation française avait exploré les pratiques québécoises, cette nouvelle étape pousse plus loin la réflexion.

Que peut-on apprendre du modèle d’en face ? Quelles pratiques peuvent être adaptées et transposées ?

Changer de prisme pour mieux comprendre

Si la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est une priorité partagée par la France et le Québec, les chemins empruntés pour y répondre diffèrent.

Bien qu’une certaine forme d’influence informelle existe déjà dans le développement des outils de part et d’autre, c’est précisément pour dépasser l’analyse cloisonnée et ouvrir de nouvelles perspectives que la mission Regards croisés franco-québécois – Lutte contre les violences sexistes et sexuelles, organisée par l’OFQJ, prend tout son sens.

Durant cinq jours, une quinzaine de jeunes engagées québécoises vont explorer les dispositifs français, non pas comme de simples observatrices, mais comme des actrices cherchant à identifier les points d’inspiration, les limites et les opportunités de coopération.

Entre rencontres avec des associations de premier plan et dialogues avec des acteurs institutionnels, ces échanges doivent permettre d’enrichir les réponses existantes et de bâtir des passerelles entre les deux territoires.

Comparaison des pratiques transatlantiques : opposer ou hybrider ?

En croisant les approches, cette mission met en lumière deux visions parfois complémentaires, parfois divergentes. Ces échanges permettront de déceler les synergies possibles, mais aussi d’interroger les limites de chaque modèle.

Les échanges avec les associations mettront en lumière les réalités concrètes des victimes. Derrière les textes de loi et les statistiques, quelles sont les difficultés réelles des associations et des personnes qu’elles accompagnent ? Quel est l’impact psychologique d’un dépôt de plainte ? Comment les institutions et les associations travaillent-elles ensemble pour assurer un parcours de sortie de violence efficace ?

Les participantes repartiront avec des outils concrets, des idées nouvelles et des pistes d’action à expérimenter dans leurs propres institutions. Mais surtout, elles auront construit un réseau transatlantique d’acteurs engagés qui pourront continuer à échanger au-delà du cadre formel de cette rencontre.

Une table-ronde et une rencontre entre associations, le 6 mars à Paris

En parallèle des visites de terrain, la mission proposera une rencontre avec le grand public, le jeudi 6 mars à 19h aux Audacieuses Café à Paris, autour d’une table-ronde en regards croisés (événement gratuit, sur inscription. Lien billetterie : https://www.eventbrite.fr/e/rencontres-france-quebec-regards-croises-sur-la-lutte-contre-les-vss-tickets-1247222218229?aff=oddtdtcreator ).

En novembre 2024, une délégation française spécialisée dans la lutte contre les VSS s’est rendue à Montréal.

Sur le terrain, en immersion dans la réalité des victimes

Au-delà des échanges formels, la mission proposera une exploration plus incarnée de la question des violences sexistes et sexuelles.

Une visite féministe guidée de Paris plongera les participantes dans les traces laissées par les combats féministes en France. Comment les grandes figures de la lutte pour les droits des femmes ont-elles façonné les réponses actuelles aux violences ? Quelle est l’influence des dynamiques historiques sur les dispositifs contemporains ?

Un échange à double sens pour un impact durable

Et cette dynamique ne s’arrêtera pas là. Une nouvelle délégation de jeunes Français se rendra au Québec en juin 2025, cette fois avec un focus sur les violences sexuelles faites aux jeunes et aux enfants. À travers ces missions, l’Office franco-québécois pour la jeunesse inscrit ces échanges dans le temps, suivant les priorités des deux gouvernements.

À propos de l’OFQJ

Depuis sa création en 1968, l’Office franco-québécois pour la jeunesse est guidé par une conviction forte : les échanges entre jeunes adultes constituent un pilier essentiel du développement personnel et de la coopération internationale. L’OFQJ est né de la volonté commune de la France et du Québec de favoriser la mobilité de leur jeunesse, en particulier dans un cadre professionnel et culturel.

Au fil des ans, l’OFQJ a su élargir son champ d’action pour inclure des jeunes francophones de toutes origines, consolidant ainsi la francophonie comme un espace de solidarité et d’innovation.

Grâce à un réseau dense de partenaires tant en France qu’au Québec et dans l’espace francophones (institutions nationales, régions françaises, réseaux associatifs, réseaux d’entreprises), l’OFQJ s’attache à créer des ponts entre les différentes jeunesses francophones, qu’elles soient basées en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord ou ailleurs dans le monde.