61 000. C’est le nombre de femmes qui, chaque année en France, entendent ces mots qui bouleversent une vie : “vous avez un cancer du sein” (source). Derrière ce chiffre, il y a des réalités multiples, des parcours uniques, mais une constante : au-delà des traitements, il y a les mots, ceux qu’on cherche, ceux qu’on tait, ceux qui restent en suspens.
Parler de la maladie n’est pas une évidence.
Faut-il oser poser la question ? L’autre veut-elle en parler ? Pour certaines, la parole est un exutoire. Pour d’autres, elle pèse comme un poids supplémentaire. L’entourage, lui, oscille entre le désir de soutenir et la peur de dire ce qu’il ne faut pas. Et si tout tenait à un détail, un signal, une autorisation implicite ?
C’est là qu’intervient le oKsign, un geste de connivence simple et universel : croiser les doigts et les poser sur un sein. Un signe qui ne réclame aucun mot, mais qui signifie tout : “Oui, je veux parler”. Si l’autre répond par le même geste, alors la conversation s’ouvre, naturellement.
Un langage non verbal pour une parole libérée. Voilà l’idée imaginée par Jo Guilmain, fondatrice de l’association “mes amis mes amours“, et qui s’apprête à être diffusée dans les centres de cancérologie en France.
L’objectif ? Faire du oKsign un réflexe, une alternative douce aux questions trop directes, aux silences lourds de sens, aux maladresses involontaires.
Et si, demain, parler du cancer du sein devenait un choix que chacune pouvait exprimer sans crainte ?
Un besoin réel : parler, mais à son rythme
Dans les salles d’attente des hôpitaux, les vestiaires de sport, les cafés ou même au sein des familles, les femmes confrontées au cancer du sein se croisent. Elles se reconnaissent parfois, mais un mur invisible demeure : peut-on aborder le sujet sans craindre d’être intrusive ?
Certaines patientes ont envie d’échanger sur leur expérience, de partager leurs doutes ou leurs espoirs. D’autres préfèrent rester dans la retenue. le oKsign répond à cette dualité : il donne à chacune la liberté de choisir, sans avoir à formuler une demande explicite.
D’un geste discret, il devient possible de se reconnaître, d’oser s’approcher, de s’assurer du consentement de l’autre avant d’engager la discussion. Ce signe s’adresse aussi aux proches et aux soignants, qui ne savent pas toujours comment amorcer une conversation sans maladresse.
C’est une manière de dire sans parler, d’écouter sans imposer.
Le oKsign, bien plus qu’un symbole, un véritable outil social
Il existe bien sûr le ruban rose qui sensibilise à grande échelle, mais le oKsign lui, est destiné à faciliter le dialogue entre celles et ceux qui partagent une même réalité. Il s’appuie sur la connivence et l’expérience commune : un clin d’œil complice, un signe de compréhension, une autorisation implicite.
En milieu hospitalier comme dans la vie quotidienne, il peut changer une trajectoire de silence en un échange précieux. Un simple geste peut faire la différence entre une femme qui garde ses doutes pour elle et une autre qui trouve, enfin, quelqu’un avec qui en parler.
Son principe repose sur trois piliers :
- Le respect : jamais intrusif, il laisse à chaque femme la liberté de répondre ou non ;
- L’universalité : un langage non verbal accessible à toutes, indépendamment des mots ou des barrières culturelles ;
- L’humanité : il recrée du lien entre des femmes qui partagent la même épreuve, sans forcer la parole ni l’imposer.
Plus il sera adopté, plus il facilitera les échanges et permettra à chacune de se sentir libre d’exprimer ses émotions, à son rythme.
Un déploiement national pour faire de ce geste un réflexe
L’association mes amis mes amours ne veut pas laisser cette initiative à l’état de concept. Dans les mois à venir, l’objectif est de faire connaître le oKsign dans les centres de cancérologie à travers la France. Pour y parvenir, l’association souhaite organiser une grande marche solidaire avec des ambassadeurs, anciens patients ou professionnels de santé motivés, pour traverser plusieurs villes de France, équipés d’oriflammes et de supports explicatifs afin de diffuser le oKsign et sensibiliser le plus grand nombre à ce geste porteur de soutien. Pour concrétiser ce projet, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues afin de faire du oKsign un réflexe aussi naturel qu’un sourire bienveillant.
Le projet ne s’arrête pas là : des partenariats sont en discussion pour intégrer ce signe dans des campagnes de sensibilisation et le relayer sur des plateformes de santé.
L’engagement concret de l’association “mes amis mes amours”
Si le oKsign est une avancée dans la communication autour du cancer du sein, l’association “mes amis mes amours” agit également sur des aspects concrets du bien-être des patientes.
Créée par Jo Guilmain, elle s’adresse aux femmes qui, en plus de la maladie, doivent faire face à des difficultés financières liées aux traitements et aux soins. Parce que le bien-être ne devrait jamais être un luxe, l’association prend en charge :
- Le reste à charge des prothèses capillaires, essentielles pour les patientes ayant perdu leurs cheveux ;
- L’achat de brassières post-mastectomie et de maillots de bain adaptés, pour permettre une reprise d’activité physique en toute confiance ;
- Le financement de séances de sport adaptées, encadrées par des coachs spécialisés en Activité Physique Adaptée (APA), afin de favoriser la récupération physique et mentale.
Chaque année, mes amis mes amours organise également la YUL, une course solidaire qui allie sport et engagement social, permettant de collecter des fonds pour financer ces actions.
À propos de Jo Guilmain, la fondatrice
À 55 ans, Jo Guilmain, femme dynamique et engagée, mène une vie bien remplie. Mariée depuis 32 ans et mère de trois filles, elle a bâti sa carrière dans le marketing, d’abord en agence puis chez des grands noms comme Okaidi et Nocibé. Aujourd’hui, elle travaille à son compte comme conseillère en marketing opérationnel et dirige parallèlement l’association avec passion.
Son parcours est marqué par un épisode douloureux : un cancer du sein diagnostiqué à 39 ans alors qu’elle préparait le marathon de New York. Cette épreuve a été un tournant dans sa vie, transformant son combat personnel en une mission d’aide et de soutien pour d’autres patientes. Diplômée de l’Université des Patients, elle accompagne désormais les malades en tant que patiente partenaire, apportant écoute et réconfort.
En savoir plus
Site web oKsign : https://mes-amis-mes-amours.
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