Il y a des lieux que l’histoire a rendus invisibles.
L’Île des Faisans, un minuscule bout de terre posé sur la rivière Bidasoa, à la frontière entre la France et l’Espagne, est de ceux-là. Tour à tour française ou espagnole selon la période de l’année, elle est un symbole politique, une aberration administrative et, désormais, le théâtre d’un drame contemporain.
Le 23 avril 2025, le cinéaste Asier Urbieta révèle un thriller puissant qui plonge le spectateur dans l’opacité des frontières. Inspiré de faits réels, L’Île des Faisans met en lumière la violence d’une zone frontalière où les disparus n’ont souvent ni nom, ni justice. Une fiction qui résonne avec l’actualité : en seulement trois ans, neuf migrants ont perdu la vie en tentant de franchir la Bidassoa, à la frontière franco espagnol, au Pays Basque.
Noyés, écrasés par des trains, disparus dans l’indifférence administrative.
Urbieta, lui, refuse d’oublier.
Une île aux confins du droit : à qui appartient un corps sans nom ?
Le film s’ouvre sur une découverte glaçante : un corps sans vie est retrouvé échoué sur l’Île des Faisans, en plein transfert de souveraineté entre la France et l’Espagne.
L’ïle des Faisans ayant le statut de condominium, elle est administrée alternativement par la France et l’Espagne avec un changement d’administration tous les six mois. Il s’agit du seul exemple dans les relations internationales contemporaines d’une gestion conjointe et alternée sur un même territoire (source Wikipédia).
Qui donc doit le prendre en charge ? Qui est cet homme ? D’où venait-il ? Personne ne semble vouloir répondre.
Au même moment, Laida, une jeune femme vivant à la frontière, tente de comprendre ce qui s’est passé. Quelques jours plus tôt, elle et son compagnon Sambou ont vu deux jeunes migrants se jeter dans la rivière pour traverser la frontière. L’un d’eux a survécu. L’autre a disparu sous les flots.
Face au silence des autorités, Laida s’allie à Tania, une ancienne professeure engagée dans l’accueil des exilés, pour tenter d’identifier le cadavre. À travers cette quête, le film dévoile l’absurdité bureaucratique, les non-dits d’État et la peur collective d’assumer une responsabilité. Mais ce voyage dans l’injustice va aussi creuser une fracture plus intime : celle de Laida et Sambou, confrontés à leurs propres contradictions.
La frontière, une fiction politique aux conséquences réelles
Ce qui frappe dans L’Île des Faisans, c’est son ancrage dans une réalité brûlante. Depuis 2021, la Bidassoa est devenue un cimetière silencieux. Pourtant, la frontière n’est théoriquement qu’une formalité : pas de barrière, pas de mur. Mais pour ceux qui n’ont pas les « bons » papiers, elle devient un obstacle mortel.
Le film met en lumière un paradoxe cruel : pendant que les touristes et travailleurs transfrontaliers passent librement, ceux qui fuient la misère sont traqués. Certains tentent la traversée à la nage, d’autres empruntent les voies ferrées. Beaucoup n’arrivent jamais de l’autre côté.
À travers un suspense haletant, Urbieta transforme un fait divers en un miroir social. La mort d’un inconnu sur l’Île des Faisans devient le révélateur d’un système où le droit international s’efface devant la peur du scandale et la complexité des juridictions.
“J’ai voulu créer une atmosphère lourde et un regard profond qui s’abreuve de la réalité pour devenir un film qui donne envie d’agir et de repenser nos modèles du vivre ensemble.” explique le réalisateur.
Une coproduction franco-espagnole pour un sujet universel
Produit par La Fidèle Production (Les Sorcières d’Akelarre, En Bonne Compagnie) , aux côtés de Arcadia Motion Pictures Films (As Bestas, Mon Ami Robot ) et Tentazioa, le film réunit un casting solide porté par Jone Laspiur (Akelarre, Les Repentis), lauréate du Goya de la révélation féminine en 2021, et Itziar Ituño (La Casa de Papel).
Cette coproduction internationale illustre l’ambition du projet : dépoussiérer le thriller social et l’inscrire dans une réalité plus large, celle d’une Europe aux frontières poreuses mais aux politiques restrictives.
Portrait du réalisateur Asier Urbieta, un cinéaste au service de l’humain
Né en 1979 à Saint-Sébastien, Asier Urbieta n’a jamais cessé d’explorer à travers son cinéma les tensions sociales et politiques qui traversent son territoire. Après avoir réalisé plusieurs courts-métrages engagés, il se fait remarquer en 2020 avec la série Altsasu (EITB et TV3), inspirée d’un procès controversé où de jeunes Basques furent accusés de terrorisme.
Son film Pim Pam Pun, témoignage poignant sur la violence policière en Euskadi, confirme son regard acéré sur les injustices contemporaines.
Avec L’Île des Faisans, Urbieta signe son premier long-métrage, une œuvre où la tension narrative sert un propos essentiel : interroger la place de l’humain face aux rouages des États et à l’indifférence collective.
Un film déjà sélectionné dans les grands festivals
Avant même sa sortie en salles, L’Île des Faisans a été sélectionné dans plusieurs festivals de renom :
- Première mondiale au Festival de Göteborg (janvier 2025) ;
- Festival de Malaga (mars 2025) ;
- Festival D.A. de Barcelone (avril 2025) ;
- Festival des Droits Humains de Saint-Sébastien (avril 2025).
Ces sélections témoignent de l’impact et de la portée universelle du film pour interroger la gestion des frontières en Europe et ailleurs.
Des projections exclusives avant la sortie officielle
Avant sa sortie officielle, le public pourra découvrir L’Île des Faisans lors d’avant-premières exclusives, en présence du réalisateur et des acteurs :
- 18 avril 2025 – Bayonne, Cinéma Atalante, à partir de 19H00
- 19 avril 2025 – Saint-Jean-de-Luz, Cinéma Select, 20H30
- 22 avril 2025 – Paris, Cinéma Les Écoles, 19H30
Infos Pratiques
- Une coproduction franco espagnole : Arcadia Motion Pictures Films, Tentazioa et La Fidèle Production.
- Distribution : La Fidèle Production
- Avec : Jone Laspiur (Akelarre, Goya Révélation Féminine pour Ane 2021, Les Repentis) et Itziar Ituño (Casa de Papel, En Bonne Compagnie) ;
- Sortie France : 23 Avril 2025
- Durée : 99 minutes ;
- Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=vHmiLvM4c_M
A propos de La Fidèle Production
La Fidèle Production est une société de production indépendante installée au Pays Basque français.
Elle prête une attention particulière à la coproduction du cinéma basque.
Filmographie :
- Les Sorcières d’Akelarre (2020 avec Netflix) distribué par Dulac, un film de Pablo Agüero ; Sujet : Inquisition 5 Goya 2021
- Nora, un film de Lara Izagirre (2020), distribué par Gastibeltzak Films ; Sujet : Un road trip initiatique
- En Bonne Compagnie, un film de Silvia Munt (2023) distribué par Damned Films ; Sujet : IVG et autres Combats des femmes au Pays Basque 1976 – Prix du Public Malaga et Festival des Droits Humains Saint Sébastien 2022
- Irati, un film de Paul Urkijo (2024) distribué par La Fidèle Production ; Prix du Public Sitges 2022 -
- L’Ile des Faisans (2025), un film de Asier Urbieta, en coproduction avec Arcadia Motion Pictures Films (As Bestas, Mon Ami Robot etc).
En savoir plus
Site web : https://www.lafideleproduction.com
Facebook : https://www.facebook.com/lafideleproduction/
Instagram : https://www.instagram.com/la_fidele_production/
Linkedin : https://www.linkedin.com/in/jokinetxeberria/