Et si la jungle n’était pas à l’extérieur, mais au cœur même de nos architectures les plus maîtrisées ? Et si, entre deux moulures haussmanniennes, on trouvait des feuillages taillés dans du bois rare, des figures humaines aux paupières closes, et des objets oubliés du quotidien, brouettes ailées, pompes à essence, réfrigérateurs, égarés dans un enchevêtrement végétal métaphysique ?
C’est ce que propose Anton Laborde — 25 ans, plasticien français, lauréat des Ateliers d’Art de France, à la trajectoire singulière — dans Concrete Jungle, dans les jungles, la ville. Sa première exposition personnelle est présentée du 11 avril au 30 mai 2025 à Bordeaux chez Christie’s Maxwell-Baynes, dans le cadre d’un partenariat inédit entre la Galerie REVEL et le monde de l’immobilier de prestige.
Au croisement d’une technique ancienne — la marqueterie — et d’une vision résolument contemporaine, l’artiste compose des fresques en bois précieux, entre figuration et abstraction, qui interrogent avec une rare justesse nos liens au vivant, aux objets, à la mémoire. Dans un monde saturé d’images, Laborde taille dans la matière un contre-récit : lent, silencieux, minutieux — mais chargé d’une tension politique sourde.
Loin d’un accrochage conventionnel, Concrete Jungle est une proposition immersive, hybride, à lire comme une cartographie mentale de notre époque.
Une jungle foisonnante au cœur de Bordeaux
Un œil fermé, puis l’autre. Le silence s’installe. Entre les feuillages et les paysages sculptés dans le bois, des figures émergent. Elles ne parlent pas. Elles regardent vers l’intérieur. Autour d’elles, des pompes à essence, des réfrigérateurs, des objets domestiques transfigurés par une jungle débordante.
Ce n’est pas un mirage, ni un songe tropical : c’est Concrete Jungle, dans les jungles, la ville — première exposition personnelle du plasticien Anton Laborde, présentée par la Galerie REVEL du 11 avril au 30 mai 2025 à Christie’s Maxwell-Baynes, à Bordeaux.
Dans cet espace inattendu — une agence immobilière de prestige transformée pour l’occasion en lieu d’exposition — s’élève une œuvre rare : des fresques en marqueterie, entre figuration et abstraction, réalisées délicatement au prix d’innombrables heures de travail. Bois précieux assemblés à la main, narration plastique à la fois méditative et critique.
L’artiste installe dans ce lieu, situé en plein cœur de la ville de Bordeaux, une jungle — non pas pour l’exotiser, mais pour en faire un espace énigmatique — à la fois matrice, mythe et miroir de l’humanité contemporaine.
Entre introspection et critique sociale
Dans les compositions de Laborde, la jungle n’a pas de frontière. Elle envahit tout, sans cadre ni hiérarchie. Elle devient territoire d’ambiguïté, espace de cohabitation entre le vivant, l’objet manufacturé, et la figure humaine. Ces dernières – souvent féminines, les yeux clos – flottent en apesanteur dans un écosystème saturé. Elles sont présences silencieuses, presque sacrées, qui incarnent le repli, l’intimité, mais aussi la résistance.
L’historienne de l’art Nathalie Viot résume : “Ses fresques monumentales, exclusivement consacrées aux jungles, sont à la fois figuratives et métaphoriques. Pour lui, la jungle contient tout : elle incarne l’humanité, ses tensions et son harmonie. [...] Il n’y a pas de cadre, la jungle déborde vers un univers infini, une turbulence cosmique.” Cette turbulence prend la forme de brouettes ailées, d’objets du quotidien surgis de l’enchevêtrement végétal, comme autant de symboles d’un monde en transition.
Une mémoire gravée dans le bois, le parcours d’Anton Laborde
Anton Laborde n’a pas choisi la marqueterie par hasard. Il s’y initie dès l’âge de 15 ans, auprès des Compagnons du Tour de France, et apprend les gestes fondateurs aux côtés du marqueteur d’art Dominique Ciamarone, Meilleur Ouvrier de France. Très tôt, il comprend que cette technique ancienne peut devenir un langage contemporain. En résidence chez le designer irlandais Joseph Walsh, il affine cette intuition : détourner l’artisanat pour l’inscrire dans une narration critique, sensible, poétique. Son enfance passée à Auroville, cité expérimentale fondée en 1968 sur une terre désertifiée du sud de l’Inde, nourrit en profondeur sa manière de voir le monde. Là-bas, les utopies collectives, la spiritualité laïque et la confrontation à un environnement recréé ont laissé des empreintes. Mais Anton Laborde s’en détache : “Je ne fais pas de la nature un sujet, mais un terrain d’écriture”, semble-t-il dire à travers ses œuvres. Les références picturales sont nombreuses : Rousseau pour les atmosphères végétales, Klimt pour les compositions denses, Botticelli pour la finesse des figures, Van Gogh pour l’énergie de la matière. Mais rien n’est citation, tout est réinvention. Laborde compose sa propre mythologie, où le bois, teinté ou brut, est la matière première d’un théâtre mental. Ses œuvres lui valent plusieurs distinctions précoces : Prix des Compagnons (2017), Prix national du Concours Général des Métiers et Prix du Rotary Club (2018), Prix Jeune Création des Métiers d’Art – Ateliers d’Art de France (2022). Son travail a été salué dans la presse spécialisée (Financial Times, IDEAT, ELLE Décoration, Le Figaro). Depuis 2019, il vit et travaille dans le Sud-Ouest de la France.
Une exposition dans le cadre d’un partenariat inédit
Depuis 2024, la Galerie REVEL et l’agence Christie’s Maxwell-Baynes à Bordeaux mènent un projet original : intégrer des expositions d’art contemporain dans un lieu dédié à l’immobilier de prestige, créant des correspondances inattendues entre patrimoine, et création artistique.
Concrete Jungle, dans les jungles, la ville est la troisième exposition née de ce partenariat. Ce format hors-normes permet de décloisonner l’expérience artistique, d’attirer un public nouveau, et de redéfinir l’espace d’exposition comme lieu de friction fertile entre architecture, art et société.
Informations pratiques
- Exposition : Concrete Jungle, dans les jungles, la ville ;
- Artiste : Anton Laborde ;
- Dates : Du 11 avril au 30 mai 2025 ;
- Lieu : Christie’s Maxwell-Baynes, 28 Cours du Chapeau-Rouge, 33000 Bordeaux ;
- Accès : Libre, du lundi au vendredi, de 10h à 13h et de 14h à 18h ;
- Organisateur : Galerie REVEL ;
- Site web : www.galerierevel.com.
La Galerie REVEL, haut lieu d’expérimentations au rayonnement international
Fondée en 2021 et implantée au cœur de la région bordelaise, la Galerie REVEL est un espace dédié à l’art contemporain, reconnu pour son engagement artistique et son ouverture internationale. Portée par la volonté de soutenir des artistes émergents et à mi- carrière, elle propose une programmation d’expositions donnant la parole à des artistes du monde entier, dont les œuvres résonnent avec les préoccupations actuelles et les enjeux de demain.
Défendant des pratiques transversales et critiques, la Galerie REVEL s’affirme comme un espace d’exploration artistique et de valorisation de récits pluriels, ancrés dans les urgences contemporaines. Questions écologiques, identités de genre, cultures postcoloniales, migrations : autant de thématiques explorées par les artistes représentés.
Remarquée à l’international pour la singularité de sa ligne artistique et la cohérence de ses engagements, la galerie a été saluée à de nombreuses reprises dans des revues spécialisées de premier plan, telles que The Art Newspaper, The Financial Times, AD France, AD Italy, AD Spain, Elle Decoration France, The Sunday Telegraph ou encore The Design Edit. Autant de témoignages de reconnaissance qui confortent sa volonté de dépasser les frontières géographiques et de nourrir des dialogues interculturels.
Parmi les talents représentés par la galerie et désormais présents dans les collections muséales : l’artiste textile nigérian Samuel Nnorom, la céramiste zimbabwéenne Xanthe Somers, ou encore l’artiste et activiste espagnole Bisila Noha.
En savoir plus
Site web de la galerie : https://www.galerierevel.com/
Site web de l’exposition : https://www.galerierevel.com/exhibitions/18-anton-laborde-solo-exhibition/
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