Projet de développement de la cacaoculture de demain, performante, durable et responsable.
Le cacao sera dans quelques jours sous les feux des projecteurs lors du 23e Salon du Chocolat à Paris*. Cette intense parenthèse cacaotée, qui se poursuivra pendant les fêtes, est l’occasion pour l’association Relais Desserts de lancer un signal d’alarme : la préservation des terroirs de cacao et la garantie de fèves de qualité passent plus que jamais par le développement d’une culture durable et responsable, à contre-courant du mode intensif.
Œuvrer activement pour la cacaoculture de demain dans le respect de la terre et des hommes, c’est la belle aventure de « Cacao Forest ».
Les nouveaux aventuriers du chocolat
« Et si les chocolatiers et pâtissiers étaient les Nouveaux Aventuriers ? » Le thème de l’édition 2017 du Salon du Chocolat ne pouvait mieux exprimer le défi auquel participe Relais Desserts, association rassemblant les plus grands pâtissiers et chocolatiers du monde, en tant que membre actif de « Cacao Forest ». L’objectif de ce projet : prouver que l’agroforesterie, mode de culture traditionnel du cacao, sera à long terme la seule alternative à la culture intensive et la garantie d’un cacao de qualité.
Comme l’explique Éric Vergne, vice-président de l’association :
Traditionnellement, le cacao a toujours été cultivé en agroforesterie. Ce mode de culture associe dans la cacaoyère plusieurs variétés de végétaux qui coopèrent pour se développer de façon harmonieuse. Cette « permaculture » est encore largement répandue dans les petites exploitations mais n’est pas optimisée.
Le rendement en cacao est donc extrêmement inférieur à celui des cacaoyères intensives en monoculture. Celles-ci ont gagné du terrain, sous l’effet d’une consommation de chocolat en forte croissance depuis ces dernières décennies. On en connaît les conséquences néfastes tant sur la biodiversité (déforestation, baisse de la diversité des fèves cultivées) que sur la qualité des sols.
Le projet Cacao Forest, initié en 2016 en République Dominicaine **, bientôt étendu au Pérou, a pour objectif de prouver, par des études agronomiques et des tests grandeur nature, que l’agroforesterie est productive et économiquement viable pour les acteurs locaux.
Au-delà du maintien d’une matière première de qualité, l’enjeu est en effet également de préserver des filières de production de cacao de qualité et de pérenniser les petites productions en trouvant notamment des débouchés commerciaux aux autres produits cultivés dans les cacaoyères : vente de fruits sur les marchés, production de bois de chauffage, vente aux industries locales pour fabriquer des purées de fruits, des jus, etc. En se diversifiant, le producteur n’est plus dépendant de la seule production de cacao et ses revenus ne sont plus saisonniers.
Réinventer la cacaoculture : une action de groupe et de long terme
Outre les plus grands artisans pâtissiers-chocolatiers, membres de Relais Desserts, ce projet ambitieux et innovant réunit des partenaires diversifiés et complémentaires, des scientifiques (le CIRAD - centre de recherche agronomique -, l’ISARA - Institut supérieur d’études agronomiques de Rhône-Alpes), une ONG suisse (The Forest Trust) qui œuvre pour un meilleur écosystème au niveau mondial, des entreprises qui travaillent le cacao (Révillon, Valrhona, Weiss) et des entreprises bio équitables (Alter-Eco, Bonneterre). Ces membres, dont Relais Desserts, composent le Groupement d’Intérêt Scientifique qui dirige Cacao Forest. Ils se réunissent 4 fois par an lors de Comités de Pilotage (COPIL) afin de suivre l’avancée du projet et de participer aux prises de décisions.
En tant qu’artisan, commerçant et chef d’entreprise, nous avons une responsabilité
affirme Pierre Hermé.
Vice-président de Relais Desserts, le célèbre chef pâtissier chocolatier voit dans cette action de groupe et de long terme l’opportunité d’échanger et de sensibiliser une grande partie des professionnels du secteur.
Les premières récoltes sont prévues dans six à huit ans. Ces premiers résultats devraient permettre de proposer des recommandations concrètes à toute la filière cacao. « Même si c’est le combat de David (l’agroforesterie) contre Goliath (la monoculture intensive), nous sommes convaincus de l’importance et la pertinence de participer à ce projet et de le mener à son terme. » affirme Frédéric Cassel, le président de l’association.
Ce retour aux sources du chocolat est parfaitement en phase avec les valeurs de partage, de transmission et de recherche d’Excellence des pâtissiers et chocolatiers Relais Desserts.
À propos de Relais Desserts
Depuis plus de 35 ans, Relais Desserts rassemble l’élite mondiale de la Haute Pâtisserie française. Ils sont une centaine de pâtissiers et chocolatiers issus de 20 pays, à faire rayonner l’art de la pâtisserie aux quatre coins du globe. Réunis autour des valeurs de partage et de transmission, les pâtissiers Relais Desserts prônent la créativité et la recherche de l’Excellence.
En savoir plus
Pour suivre l’avancée du projet Cacao Forest : http://www.relais-desserts.net/cacao-forest-relais-desserts/presentaiton-cacao-forest-relais-desserts/
Pour en savoir plus sur Cacao Forest : http://www.cacaoforest.org/a-propos-de-nous
Facebook : https://www.facebook.com/RelaisDesserts/
*du 28 octobre au 1er novembre 2017
**partenariat avec 3 coopératives de producteurs, ce qui représente 72 parcelles en test d’agroforesterie productive.